La Confiance en Soi

Très souvent, lorsqu’une personne vient à mon cabinet, j’entends comme première phrase « Je n’ai pas confiance en moi ». Si la confiance en soi peut être définie comme une vision réaliste de nos capacités, comment fait-on lorsque l’on a le sentiment de ne pas avoir confiance en soi ?

J’ai pour l’habitude de dire que le manque de confiance en soi est un terme très vaste et qu’il faut aller voir « à l’intérieur » pour voir où est-ce que ça coince. Le manque de confiance en soi a plusieurs ingrédients et peut donner des résultats concrets très différents.

Dans une soirée, je vois une personne qui me plait et j’aimerais faire connaissance avec elle :

1. Je me dis qu’elle ne s’intéressera surement pas à moi et que ce n’est pas la peine d’aller lui parler.

2. Je me dis que ça serait vraiment sympa de faire connaissance, je suis très angoissé à l’idée d’aller lui parler mais j’y vais.

3. Je me dis que j’aimerais vraiment faire sa connaissance mais je suis tellement angoissé à l’idée de lui parler que je décide de ne pas y aller.

Dans les trois situations, nous avons des pensées, des émotions et des comportements. Dans la première situation, ce sont les pensées dysfonctionnelles qui sont au premier plan. Ces pensées sabotent l’action et leur but est de se protéger émotionnellement. Dans la deuxième situation, c’est l’émotion qui pose problème car il n’est pas facile de faire ce qu’on veut vraiment quand on est très anxieux. Un élève a beau maitriser le cours mais il est tellement anxieux, qu’il rate son contrôle. Dans la troisième situation, c’est le comportement qui va sauter aux yeux comme « manque de confiance en soi » car la personne n’arrive pas à faire ce qu’elle aimerait faire. J’aimerais m’inscrire à un concours important mais j’ai tellement peur à l’idée d’échouer que je décide de ne pas m’inscrire.

Dans ces trois exemples, on peut voir que ce que nous appelons le manque de confiance en soi, peut se manifester à l’extérieur de manières très différentes.

Dans une situation, nous avons des pensées. Autrement dit, nous interprétons la situation. Ces pensées vont générer des émotions. Si je me dis que je ne vais pas arriver à faire quelque chose, je vais forcément ressentir de l’anxiété. Cette anxiété va influencer mes comportements et parfois même les empêcher. Certaines choses nous font tellement peur que nous décidons de ne pas les faire même si au fond nous savons, qu’elles ne sont pas dangereuses.

On peut se poser la question, pourquoi alors on se raconte des histoires qui font peur ? D’où viennent ces pensées qui sont à l’origine de cet enchainement dysfonctionnel ? D’où vient notre interprétation erronée d’une situation ?

Nos interprétations reposent sur des croyances plus profondes et souvent inconscientes. Ces croyances concernent notre personne (l’image de soi), les autres et le monde. Ce sont des apprentissages que nous avons faits au cours de notre vie. Ce ne sont donc pas nos expériences directs mais des conclusions que notre cerveau a faites au cours de ces expériences. Etant donné que les apprentissages les plus importantes sont faites durant l’enfance et que le cerveau d’un enfant n’est pas assez mature pour comprendre vraiment ce qui lui arrive, on comprend mieux comment on en arrive à avoir des croyances inadaptées qui sont la base de nos interprétations erronées des situations actuelles.

Par exemple : Un enfant qui a été rejeté à l’école par ses camarades de classe, a pu acquérir le sentiment/la croyance qu’il est nul et c’est précisément ce sentiment d’être nul qui va s’activer au moment où il aimerait (même à l’âge adulte) aborder une personne qui lui plait et qui va générer l’idée que cette personne ne s’intéressera probablement pas à lui.