La Normalité

Il arrive parfois que l’on se pose la question si on est normal ou si ce qu’on pense et ce qu’on fait est normal. Mais qu’est-ce donc la normalité ?

Il y a trois types de normalités :

la normalité statistique

la normalité culturelle

la normalité personnelle

La normalité statistique est basée sur les données réelles dans une population. Lorsqu’on mesure l’intelligence, le poids, la taille, mais aussi l’anxiété, la tristesse, la tendance à avoir certains comportements, on se base sur des données réelles et recueillies auparavant dans la population générale. Lorsque je fais passer des questionnaires à mes patients, c’est pour les situer par rapport à ces données qui décrivent ce qu’on appelle en statistiques la courbe de Gauss ou encore « la loi normale ». Cette loi nous dit que 68% de la population se trouvent autour de la moyenne et que plus on s’éloigne de la moyenne, moins il y a de personnes concernées. La courbe de Gauss est symétrique et donc on retrouve autant de personnes de chaque coté de la moyenne. Ainsi, on peut dire qu’il y a autant de personne extrêmement grandes que des personnes extrêmement petites ou encore autant des personnes extrêmement tristes que des personnes presque jamais tristes.

La normalité culturelle s’inscrit dans une culture donnée. Elle peut donc varier d’une culture à l’autre. Ce qui est considéré comme normal en France, ne l’est pas nécessairement dans un autre pays ou région.

La normalité personnelle reflète nos valeurs, notre éducation, nos idéaux, notre expérience et notre fonctionnement personnels.

Prenons l’exemple de la « tendance à mentir ». Statistiquement parlant, mentir est plus ou moins normal. Si nous mesurons cette tendance dans la population générale, nous pourrons calculer un taux moyen de mensonge et 68% de la population se trouveront autour de ce taux moyen. Très peu de personnes mentent très souvent et le même nombre de personnes ne mentent presque jamais. Culturellement parlant, dans la culture occidentale, mentir n’est pas normal. Nous avons tous entendu dans notre enfance que « mentir ce n’est pas bien ». Et au niveau personnel, est-ce normal de mentir ? Cela dépend de tout un chacun et de sa façon d’être. Si la personne associe le mensonge à la débrouillardise ou un moyen acceptable pour obtenir quelque chose, elle aura tendance à mentir et considérer que c'est normal. Si pour une personne mentir est moralement condamnable, sa tendance à mentir sera moindre. Pour cette personne, mentir, ce n’est pas normal.

Important !!! Aucun comportement, émotion ou pensée ne peut être considéré comme normal ou pas normal à lui tout seul. Cela s'inscrit toujours dans une situation spécifique et doit être interprété dans son contexte.